Dior Printemps Eté 2022 Prêt à porter. Revue par Eleonora de Gray, rédactrice en chef de RUNWAY REVUE.
C'est le deuxième jour de la Fashion Week de Paris. Mais j'avais l'impression que ça n'avait pas encore commencé. Personne n'a officiellement ouvert la semaine de la mode, aucun discours spécial, aucun communiqué de presse à la media, pas même les publications sur les réseaux sociaux media réseaux par la Fédération Française de la Mode.
Ce défilé Dior a donc ouvert la saison printemps-été 2022 de la Fashion Week de Paris.
La directrice artistique de Dior, Maria Grazia Chiuri, a de nouveau opéré un changement radical dans le style de la maison de couture Dior. Elle abandonna le style paysan italien, elle abandonna aussi le style des tapisseries et toutes autres idées des XVII et XIX siècles, et revint si près de notre époque. années 60.. merveilleuses années 60 colorées.
Cette collection Dior Printemps Eté 2022 est faite de magnifiques petits costumes verts, roses et jaunes, si bien connus d'Audrey Hepburn et de Givenchy. Mais pourquoi pas après tout s'approprier le patrimoine de la maison.
Communiqué Dior :
L'univers onirique de la collection de prêt-à-porter féminin Dior printemps-été 2022 se nourrit de curiosité, de désir et de recherche. Il s'articule autour d'un réseau d'associations alors que Maria Grazia Chiuri explore le long mandat de Marc Bohan en tant que directeur créatif de Dior. Plus précisément, elle met en lumière la collection slim look, présentée en 1961 et décrite par la presse de mode ainsi : « elle change complètement la mode, comme l'avait fait le nouveau look en 1947 ».
Maria Grazia Chiuri revisite ainsi le début des années 1960, dessinant les contours du changement et formulant un nouveau lexique pour un monde encore sous le choc de la pandémie. Les silhouettes révèlent également des coupes et des effets graphiques transposés en jaune, vert, rouge, bleu marine, orange et framboise, donnant à l'esthétique de Bohan une touche de bloc de couleur.
Ces couleurs symbolisent aussi les géométries spatiales au cœur de jeux imaginés par l'artiste Anna Paparatti pour questionner les règles de l'art et de la vie. Inspirée par son style singulier, Maria Grazia Chiuri s'est rapprochée d'elle pour concevoir la scénographie du spectacle dans un esprit absurde reflétant l'univers de ses différentes œuvres.
Vestes réinventées avec une coupe carrée, manteaux raffinés, jupes, bermudas, shorts et robes se combinent de multiples façons dans une série de contrastes.
Une sélection de motifs produits en 30 broderies est rehaussée par un effet visuel texturé. Des matières telles que le scuba et le nylon réinterprètent les volumes, révolutionnant le look de la femme qui les porte. Des silhouettes conçues pour briller sur la piste de danse évoquent la légendaire boîte de nuit romaine, le piper club, un lieu tentaculaire et coloré, et un emblème de la liberté.
Un laboratoire qui expérimente les arts et la mode sans préjugés, offrant un sens unique de la créativité comme le Palace à Paris. Un lieu où les artistes se sont mêlés aux philosophes, muses et acteurs, entre autres, dans un cadre totalement inédit et inattendu, à l'image de cette collection, incarnée par II Gioco del nonsense (le jeu du non-sens) d'Anna Paparatti. Le non-sens, comme l'écrit la poétesse et critique littéraire américaine Susan Stewart, est « parfait, pur, une surface de sens intacte dont chaque geste est réflexif ».
